Genèse du site

Je suis né le 2 février 1956, le jour même où Albert Camus rédigeait pour la dernière fois par voie de presse, un article sur la guerre d’Algérie. Cet article s’intitulait « Remerciements à Mozart » (on célébrait alors le bicentenaire de la naissance du compositeur). Camus rappelait que « St Exupéry maudissait les guerres et l’injustice dans la mesure où elles risquaient de tuer dans un homme le Mozart qu’il aurait pu devenir ». La complexité de sa pensée, sa dualité existentielle chronique le plaçait et le place encore aujourd’hui au centre de polémiques stériles sur son œuvre et ses positions. Certains souhaitent le récupérer, changeant parfois pour cela le sens de son « embarquement », d’autres caricaturent ses écrits sans analyser et contextualiser les extraordinaires tensions auxquelles il fut soumis, pour lui « la violence est à la fois inévitable et injustifiable ».

Ce même 2 février 1956, Jacques Soustelle est démis de ses fonctions de Gouverneur Général d'Algérie, sa proximité avec les éléments les plus radicaux de l'Algérie française est insupportable aux yeux du pouvoir. D'ailleurs en 1961 il affichera publiquement son soutien inconditionnel aux membres de l'O.A.S. et il sera dans l'obligation de s'exiler dans plusieurs pays d'Europe.

Je ne sais pas si c'est par ce hasard de l'histoire que je m’intéressais très tôt à l’Algérie, et à l'ensemble des relations tumultueuses entre la France et le Maghreb. En 1977 mektoub, je rencontrais à Norwich dans le Norfolk celle qui deviendra mon épouse et avec qui j’ai la joie, chaque jour de partager ma vie. Jeune et belle Algérienne, elle étudiait alors l’anglais à Constantine.

Le lien affectif avec la méditerranée se renforçait encore, je me construisais progressivement une dimension de citoyen du monde convaincu que nous formons un peuple aux droits et devoirs communs. Mon intérêt pour l’histoire ne cessa de grandir, j’étudie aussi et encore aujourd’hui modestement la langue arabe.

Voici quelques années, je débutais la collecte de cartes postales éditées au début du vingtième siècle, prioritairement les cartes de femmes, enfants, hommes, groupes d'indigènes. Elles sont la représentation d’une époque soutenant diverses réalités avec une volonté de vulgarisation auprès d’un public métropolitain. Mais que lire à travers ces images ? quel décryptage doit-on en faire ? je ne pousserai pas plus loin l’analyse, à chacun d’entre vous d’examiner avec sa propre sensibilité chacune d’elles, vous trouverez quelques pistes d'analyse en vous rendant sur la page d'accueil.