Ouled Naïl

Les Ouleds Naïls sont issus d'une tribu nomade, ils auraient une ascendance commune celle de Sidi Naïl. Géographiquement ils occupent la région située entre Ksar El Boukhari, Biskra, Laghouat, El Oued et Ghardaïa. Les femmes sont parées de bijoux traditionnels et sont réputées pour leur beauté.

Qu'en est-il réellement de ces femmes ?

Quelles furent leurs conditions de vie ?

Très loin des rêves véhiculés par les divers orientalistes (voir ci-dessous le texte de Guy de Maupassant), comment survivent-elles dans ces quartiers ?

 

Il faut lire l'excellent document suivant : La danseuse prostituée dite « Ouled Naïl », entre mythe et réalité (1830-1962). Des rapports sociaux et des pratiques concrètes. signé Barkahoum FERHATI

 

Elles firent parties des fantasmes orieteliste et les cartes postales fleurirent à leur sujet.

Portraits                   Groupes, danseuses                      Rues, quartiers

Ouled Nail Fatma Maure Photo, Biskra - 70 1908 Algérie

 
 

Guy de Maupassant avait décrit ces femmes dans son roman "Au soleil", chapitre province d'Alger :

"Boukhrari est le premier village où l'on rencontre des Oulad-Naïl. On est saisi de stupéfaction à l'aspect de ces courtisanes du désert.

Les rues populeuses sont pleines d'Arabes couchés en travers des portes, en travers de la route, accroupis, causant à voix basse ou dormant. Partout leurs vêtements flottants et blancs semblent augmenter la blancheur unie des maisons. Point de taches, tout est blanc; et soudain une femme apparaît, debout sur une porte, avec une large coiffure qui semble d'origine assyrienne surmontée d'un énorme diadème d'or.

Elle porte une longue robe rouge éclatante. Ses bras et ses chevilles sont cerclés de bracelets étincelants; et sa figure aux lignes droites est tatouée d'étoiles bleues.

Puis en voici d'autres, beaucoup d'autres, avec la même coiffure monumentale: une montagne carrée qui laisse pendre de chaque côté une grosse tresse tombant jusqu'au bas de l'oreille, puis relevée en arrière pour se perdre de nouveau dans la masse opaque des cheveux. Elles portent toujours des diadèmes dont quelques-uns sont fort riches. La poitrine est noyée sous les colliers, les médailles, les lourds bijoux; et deux fortes chaînettes d'argent font tomber jusqu'au bas-ventre une grosse serrure de même métal, curieusement ciselée à jour et dont la clef pend au bout d'une autre chaîne. Quelques-unes de ces filles n'ont encore que de minces bracelets. Elles débutent. Les autres, les anciennes, montrent sur elles quelquefois pour dix ou quinze mille francs de bijoux. J'en ai vu une dont le collier était formé de huit rangées de pièces de vingt francs. Elles gardent ainsi leur fortune, leurs économies laborieusement gagnées. Les anneaux de leurs chevilles sont en argent massif et d'un poids surprenant. En effet, dès qu'elles possèdent en pièces d'argent la valeur de deux ou trois cents francs, elles les donnent à fondre aux bijoutiers mozabites, qui leur rendent alors ces anneaux ciselés ou ces serrures symboliques, ou ces chaînes, ou ces larges bracelets. Les diadèmes qui les couronnent sont obtenus de la même façon."