Pour certains historiens l’arrivée des Juifs dans le Maghreb daterait entre le 8ème au 2ème siècle avant notre ère. Qui sont-ils ? Juifs berbérisés, ou Berbères judéisés ou Juifs issus de Carthage, difficile à dire. L’Afrique du nord est un carrefour, une terre d’échanges où tour à tour Phéniciens, Romains, Arabes, Turcs puis Européens s’installèrent.
Une nouvelle vague d’immigration s’opère à l’époque de la Reconquista, nombre de familles chassées de la péninsule ibérique se rendent alors principalement en l’Algérie.
Dans l’espace musulmans, les Juifs (et autres croyants issus des religions du livre) sont soumis à la dhimma, régime juridique de soumission. Les Dhimmis (personnes contraintes à la dhimma) doivent se plier à un ensemble de règles discriminatoires et variables suivant le lieu et l’époque. Ce statut fut aboli en 1830 en Algérie puis en 1912 au Maroc.
En Algérie, le régime concordataire est appliqué dès 1838 pour le catholicisme, puis 1839 pour le protestantisme et 1845 pour le judaïsme. Au titre de leur culte reconnu, les juifs d’Algérie furent intégrés dans la citoyenneté française par le décret Crémieux de 1870. Leurs enfants suivent un enseignement en français soit dans des écoles confessionnelles, soit dans les écoles publiques.
Ce décret fut une nouvelle source de tensions, pour les musulmans il était discriminatoire, pour les nombreux colons antisémites il était inconcevable d’offrir ainsi une pleine nationalité à des « juifs indigènes ».
L’antisémitisme s’étalait au grand jour, en 1895 sous l’impulsion de Max Regis et de ses amis un parti « antijuif » est créé, dès 1896 de violentes manifestations sanglantes se multiplient, en 1897 un journal fait son apparition « l’antijuif d'Alger », ses articles sont innommables à voir sur le site de la bibliothèque Nationale de France.
Pendant la guerre d’Algérie, les Juifs se trouvent pris entre le marteau et l’enclume, visés par l’OAS mais aussi par le FLN, parfois aussi acteurs de l’un de ces camps. Ils n’auront pas d’autres solution que de s’exiler massivement en France en 1962 malgré leur attachement viscéral et millénaire à l’Algérie. Quelques-uns choisiront le chemin d’Israël, tout récemment constitué.